Poussette express

L'Amélie Poulain de la poussette
Se jette du train qui arrive
Sur la maman qui peine dans l'escalier;
Lui arrachant l'engin des mains
Elle cavale jusqu'en haut,
Dépose son fardeau,
Et reprend son trottinement.
Stalingrad octobre 2007

Mini / bus

Dans sa mini il regarde en rase-motte
Les embouteillages rue Cardinet.
Air digne, peau sombre, costume gris.
Quand il croise les regards du bus
2 mondes superposés s'interceptent.

Fin de semaine

La belle endormie se laisse dévisager
Quelques trains à l'arrêt la veillent
Le ciel limpide et les reflets dans les fenêtres fermées
Sont d'un calme émouvant.
Puis la banlieue s'écoule
Paraboles toits de tuiles succèdent aux HLM
Paysage de l'intime, habitat quotidien.
Mais à Meudon elle rapparaît
Offerte dans la lumière rase:
Paris est une scène!
La Défense novembre 2007
Bagneux octobre 2007
Paris Batignolles, juin 2007



Nanterre, septembre 2007

La technique de la moule

Accrochée par ses pieds,
Son regard débranché,
Les corps n'y ont pas prise,
Il faut la contourner.
Et si vous résistez
D'un combat de regard
C'est trop audacieux;
Ne reste qu'en miroir,
Vous accrocher enfin
Encore plus durement
A votre propre roc.

De l'autre côté

Le dépit passager d'avoir abandonné l'idée de s'enfourner,
Est vite consolé par la vision comique de la fournée bien chaude
Que la sonnerie hérisse pour que les portes ferment.
Et, miracle, le train d'après est (presque) vide.

Statistique

Le métro qui déverse sa marchandise humaine dans les couloirs
Echantillonne le Parisien moyen: homme femme petit grand noir ou blanc




Campomoro, août 2007



Nanterre, printemps 2007

Homo urbanus

Connaissez-vous l'oppression du grand espace
Qui soudain s'ouvre par la fenêtre du train?
Devant les vallons pleins, vert à perte de vue,
Le ventre se serre, la peau se rétracte.
L'odeur pure sur le quai flatte les narines,
L'oeil désespéré cherche un coin à habiter.

L'inconnue

Avec ses cigarettes Dunhill
Ses ballerines lamées
Son agenda électronique
Elle ressemble terriblement à quelqu'un d'autre.
Et si c'était un double, une fugue, une vie parallèle?





Lyon décembre 2006

Beausoleil décembre 2006

Nuques

Le peuple assis sur les sièges du train qui tortille dans la lumière du matin
Garde la tête baissée quand il lit.
L'effet pour celui qui relève son regard est saisissant et donne envie
De se faire kiné ou jivaro.

Nez

Matin frais
L'odeur du train sort à la gare
Parfums, cigarettes, cosmétiques,
Effluves du Parisien moyen;
Femmes enceintes s'abstenir.

Larmes

Un trait de khôl,
Rouge framboise écrasé sur les lèvres
Boucles d'oreilles, pinces en strass,
Ongles, cigarettes,
Lunettes noires pour cacher une larme;
La main tremble et refait les gestes.
Imprudence et indécence du regard,
Mais où mettre ses yeux
Genou contre genou
Entre Bécon et la Garenne?

Bermeo mai 2006

Bermeo mai 2006

Esplanade

Le ballet
Dans la vitrine de l'agence de voyages
Active la journée tel un stroboscope:
Les mollets sombres tanguent en rythme,
Entre Djerba et Singapour.

Louvre Rivoli

A Louvre Rivoli
Une odeur domestique
Déesse Seth placide et apaisante
Sur le banc de verre très chic pourtant
La misère aux mains noires
Pieds poussiéreux et phrasé aphasique

Tango

L'accordéon joue ! et en voiture.
Après une faible hésitation, je m'enfourne.
La musette glisse,
Je suis coincée entre deux édredons humains,
Fesses et dos accueillants.
Percussions du coude, du sac,
Compression de la porte.
Par la vitre, regards mi figue mi raisin
Des indécis restés sur le quai.

Aude août 2005





Budapest février 2005

Bilbao mai 2006



Berlin juillet 2006







Sur l'A75 août 2005

Budapest février 2005



Bilbao mai 2006





Berlin juillet 2006

Lyon mai 2005





Montreuil décembre 2006





Budapest février 2005

Bilbao mai 2006

Suresnes juillet 2005

Saint Malo déc 2005

Garabit août 2005