Sur l'A75 août 2005

Budapest février 2005



Bilbao mai 2006





Berlin juillet 2006

Lyon mai 2005





Montreuil décembre 2006





Budapest février 2005

Bilbao mai 2006

Suresnes juillet 2005

Saint Malo déc 2005

Garabit août 2005

Le coup de la chaussette géante

Tu descends l'escalier, le boyau se resserre,
Tel le coton au cou du pied,
Ou peut être pire la laine mouillée
L'odeur est là,
Saisissante et discrète à la fois,
Un vague relent de vieille crasse,
Comme si l'on était prisonnier d'une chaussette géante.

Libération

On ne parle que de ce qui fâche, c'est vrai
Mais voilà la lumière:
Sortir du RER le soir,
Retrouver le métro,
De la caverne inhumaine
Au petit train sale familier.
Les pas se posent
La course s'arrête,
Le sol semble proche,
La rue,
Ses cafés.

Trois regards

I

Le métro est un défilé de mode permanent
Publicité vivante qui suscite l'envie et l'achat
Engrenage frénétique de diversité.

Dans ce défilé de corps et de faces,
Désirs,
Cherchez en vain les regards.

No eye contact:
Règle de conduite numéro un
(Et les cochons seront bien gardés).

II

Défilé de préoccupations blanches ou noires,
Yeux hagards ou écouteurs,
Vieillir dans cette foule dégoulinante peut-il être réjouissant?
Spectre stroboscopique de faciès de tous âges,
Scruter la ride chez la voisine pour l'oublier chez soi.

III

Regard en coin sur le journal du voisin,
Sans scrupule depuis que les journaux sont gratuits.
Mais est-ce que ça crée des liens?
I'm afraid not.

Petit matin

Petite nuit
Bières, cigarettes,
La foule tassée au réveil
Réchauffe.
Ecouteurs salvateurs!

"personne à mobilité réduite"

Seul assis sur son fauteuil
Dans la foule debout, instable
Cherchant la fuite
Tête baissée
Condamné immobile
Le manège recommence à chaque station
Honte ou inconfort du regard à hauteur de fesses

Manuel de survie

Si tu ne connais pas les us et coutumes, tu es mort
Ouvrir la porte dès l'arrêt sur le quai
Se pousser et laisser la horde échaudée descendre
Pas trop pour remonter poussé à son tour par une horde fraîche
Un seul geste qui manque, insultes et bousculades pleuvent.
Bienvenu dans mon lundi matin.

Nanterre-Préfecture

L'odeur du tabac brun
File dans un couloir de métro
Un coin de porte.
Elle revient entre 2 arcades
Courant d'air boisé et relevé,
Un tapis iranien, une grille en fer forgé:
Parfums d'enfance
Condamnés par la loi Evin.

Le colleur d'affiches

Le colleur d'affiches
A des mains immenses et plates
Pour lisser avec le plat
Toute la journée
Prédestination ou accident du travail?

Cuisson (RER)

Cuisson maximale aujourd'hui,
un peu plus faible hier,
le mystère reste entier sur l'origine de cette chaleur.
Pourtant on est profond!
l'eau et la pierre ne réconfortent guère.
Echauffement humain, cent watts par tête de pipe,
il n'en faut pas plus pour expliquer le réchauffement climatique!
Mais revenons à la cuisson.
Tactiques à déployer, ôter foulards et manteaux,
sortir son éventail,
rien n'y fait: on cuit et on cuira,
seul au milieu de tous.
Violence ordinaire pour commencer sa journée.

"veuillez laisser descendre avant de monter"

Comment sont les gens?
Il suffit de leur dessiner deux traits et un flèche
Pour qu'ils se rangent bien gentiment
Et laissent descendre
Leurs alter ego

ligne 2

Emotion incontrôlable et presque enfantine de voir Paris sous la lumière de septembre:
Le boulevard Magenta et sa nouvelle livrée "dédée"
La gare du nord et sa fournée de trains rapides,
Le viaduc de la ligne 2 derrière ses platanes encore verts.

Métaphysique

Métaphysique permanente dans les couloirs du métro
Vanité publicitaire
des Dinosaures à Danette moins cher chez Leclerc
Dieu n'existe pas!

Berlin juillet 2006

Des Parisiens petits et gros (Pariginacci e Pariginini)

Un agent double, une demi-portion
Un gros morceau, un reste malingre
Un océan pervenche, un asticot marine
Enormes pieds retenus par des tongs
Orteils noueux serrés dans des sandales